A moins de six mois des élections législatives, prévues le 30
juillet 2017, l’actualité politique est dominée, non pas par la lancinante
question de l’inscription des citoyens sur les listes électorales ou celle du
montant de la caution devant permettre aux partis politiques de présenter des
candidats sur toute l’étendue du territoire national, mais plutôt par un
feuilleton judiciaire concernant, pour l’essentiel, des responsables politiques
issus de l’opposition démocratique.
Le Procureur de la République lors d’une conférence de presse
organisée le vendredi dernier a donné des détails concernant des dossiers qui, pour la plupart, relèvent du secret de
l’instruction actuellement en cours.
Au Sénégal, comme dans tout État de droit, tout citoyen
appelé à répondre de ses actes devant les cours et tribunaux, doit bénéficier
de la présomption d’innocence et être traité de façon équitable par la justice.
A cet égard, la gestion de certains dossiers judiciaires dits
« sensibles » et des rapports des organes de contrôle de l’Etat comme
l’Inspection générale d’Etat (IGE) et l’OFNAC, ne doive souffrir d’aucune forme
de discrimination ni d’impartialité, au risque de faire penser à une
instrumentalisation de la justice par les autorités politiques, notamment à la
veille des élections législatives.
La RADDHO, tout en restant attachée au principe
de la reddition des comptes, demande aux
autorités de :
- Traiter de façon équitable les conclusions des rapports des organes de contrôle de l’Etat et, surtout, de veiller au respect de l’égalité de tous les citoyens devant la loi ;
- Garantir les conditions d’un exercice libre et impartial de la justice notamment à travers le respect de la présomption d’innocence, des droits de la défense et du secret de l’instruction des affaires actuellement pendante devant les tribunaux ;